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nous, les gens .1, 2019

Refusant de s'endormir sur ses lauriers, le designer Philippe Daney aime expérimenter. Son exposition "nous, les gens .1", à la Granville Gallery, prend ainsi les traits d'une réflexion sur le design. Avec d'un côté des Bloutche de verre et de lumière ; de l'autre la mise en scène d'un atelier.

La Granville Gallery présente une exposition monographique du designer Philippe Daney, « nous, les gens .1 ». Soit l’occasion d’une plongée dans des formes expérimentales, entre design et art. Structurée en deux temps, l’exposition présente d’une part une salle consacrée aux Bloutche (ou blutches). À savoir des sortes de bulles en verre soufflé à la bouche (par la verrerie Fluid, de Belle-Île-en-Mer). Soient des formes ovoïdes, émettrices de lumière, dans la continuité des Dolmen. Ces lampes à poser girondes, développées par Philippe Daney dans les années 2000 pour l’éditeur Roset. Et tout aussi opales, mais de verre brillant, les Bloutche arborent ici des formes moins régulières, plus bigarrées. Tandis que la seconde salle de l’exposition prend ici les traits d’un atelier. Celui de Philippe Daney. Avec dessins, photos, maquettes, prototypes, vidéos et pièces finalisées… En somme, la mise en scène d’un prélude au projet « nous, les gens ».

Exposition « nous les gens .1 » de Philippe Daney : un design de la lumière

Designer engagé, Philippe Daney assume des positions entières. Intriquant design et art, son travail valorise la part expérimentale. Attaché à une conception démocratique, proche de l’esprit Bauhaus, ses pièces existent pour la production massive. Une démarche valorisant l’accessibilité économique, sans sacrifier la recherche de formes et volumes singuliers. En témoignent ses miroirs, aux surfaces tellement granuleuses qu’elles ne reflètent pas tant des images que la lumière. Développant un travail autour des luminaires et sources lumineuses (primaires ou secondaires), Philippe Daney travaille ainsi le verre de manière singulière. Initialement architecte (DPLG – Diplômé Par Le Gouvernement), Philippe Daney a commencé sa carrière en fondant la maison d’édition Tebong, avec Pascal Bauer, en 1986. Une aventure couronnée de succès, avec des pièces exposées dans des musées d’envergure internationale — du Guggenheim de New York au Centre Pompidou Paris.

Une exposition réflexive : miroirs granuleux et mise en scène du processus créatif

Quand en 1995 Philippe Daney crée une agence à son nom, c’est pour mieux approfondir sa propre pratique du design. Luminaires, scénographie et design environnemental forment alors des articulations-clef de l’Agence Philippe Daney. Conjuguant design et urbanisme, Philippe Daney conçoit par exemple les luminaires du campus de Ker Lann (Grand Rennes). En 2006, la Daney Factory voit le jour. Soit une façon de relancer les dés en valorisant le rapport direct à la fabrication, à l’expérimentation. Un questionnement perpétuel du design qui se retrouve dans l’exposition « nous, les gens .1 ». Avec la mise en lumière, par exemple, du lieu de création. « Les gens ne sont pas ce qu’ils montrent. Les objets ne sont pas ce qu’ils sont. » L’exposition de Philippe Daney prend ainsi les traits d’une réflexion se jouant de la duplicité. À l’instar de ces miroirs renvoyant leur propre image, comme autant de surfaces liquides déplacées à la verticale.

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