philippedaney.
Exposition Joël Hubaut et Philippe Daney
Du 22 mars au 30 avril 2014 à la Granville Gallery : 23 Rue du Départ - 75014 Paris.
“Joël Hubaut, "recordman du monde de lancer de camemberts", trouve en Philippe Daney un précieux allié à des divagations farcesques. Inventeur de matériel au service de l'individu, celui-ci cherche toujours par ses créations à transmettre une culture vivante, nourrie, afin de réinventer le postmodernisme trop nourri de cynisme, cette meringue non consommable. Dessinateur d'espace, il s'en veut le premier utilisateur. Son travail est plus celui d'un artiste concepteur qu'un simple artisan. Il se refuse néanmoins obstinément à endosser le manteau d'artiste. Quant à Hubaut, il le porte mais ne cesse de le déchirer. À priori, les deux fomenteurs n'étaient pas faits pour se rencontrer. Toutefois, à y réfléchir, une telle rencontre n'est pas fortuite. Les deux se méfient des faussaires, des complices et des cannibales de la vérité. Dans leur "show", ils prennent le parti de faire dilater la rate par tout ce que l'art généralement prend au sérieux jusque dans ses effets de nostalgie.
L'artiste héros est détrôné au profit de l'histrion. Seul ce dernier peut vaincre le pire en rappelant que la vie n'est pas qu'un leurre et la mort un Shakespeare. Hubaut et Daney proposent donc un projet pervers face à un espace totalitaire entièrement voué au culte du consensus mou, de l'individualisme, de la dilution de l'identité. Pressentant que tout rêve social-démocrate-libéral de l'extrême milieu préfigure une nouvelle forme de coercition et d'autoritarisme, ils cassent ce flacon pour proposer l'ivresse. Gouleyant et dadaïste en vrais irréguliers de l'art, ils le cannibalisent au lieu de s'y glisser. Leur ouvroir aléatoire et passager est un régal. Ils lancent sous les pieds des républiques toujours plus ou moins bananières les "peaux" de ce fruit. Leur "carpe diem" est une parodie d'un monde qui de plus en plus ressembler à un cul-de-sac.”
- Jean-Paul Gavard-Perret
Joël Hubaut.
À quatre mains. Philippe Daney et Joël Hubaut.
À quatre mains. Philippe Daney et Joël Hubaut.
À quatre mains. Philippe Daney et Joël Hubaut.
Les extrémismes grouillent dans les esprits. Des certitudes sans recul hantent les rues. Et puis l'inauguration de cette exposition, date du mouvement du 22 mars 1968. Envie d'exprimer. Sans pour autant faire une oeuvre experte. Utiliser des signes de la rue sur des personnages icônes issus de l'apprentissage (au service de quelle cause ?).
Sur l'un deux, les signes épidémik de Joël. Philippe Daney et Joël Hubaut.
Je ne garde que les éléments techniques du néon. Au visiteur d'imaginer les mots et phrases entre les cathodes.
Le Bûcher des Convenances et Néons Muets.
Question / Doute / Certitude.
Reprendre une technique qui m'est chère : le néon. Y additionner une obsession : l'objectivité de l'information communiquée, variable selon l'angle de vision que l'on nous en donne. Ici, le filament de néon peut être perçu, selon la place du regardant, soit comme un geste gratuit, soit comme un portrait de Joël, ami aux visages multiples.
L'Autoportrait au Néon n'existerait pas si je n'avais pas eu le désir de réaliser Joël en Rouge. Plaisir évident de nous néoniser pour cette exposition à quatre mains.
Horloge absurde si l'on se réfère au temps social (l'heure d'aller au travail, de faire la soupe, de regarder la télé) et finalement terriblement objective si l'on se réfère au temps humain (une seconde, une minute de plus de vécu, une seconde, une minute de moins à vivre). Le détournement de pièces électroniques servant à la fabrication de croix à pharmacies - la culture du designer - pour en faire une horloge comptabilisant le temps qui passe, n'est pas neutre.
En premier plan, le bar de Joël.